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  • blackwings8

~ JUSTE UNE OMBRE – KARINE GIEBEL ~


SUSPENS ET ÉMOTIONS ; UN THRILLER QUI DEMARRE DOUCEMENT POUR ENSUITE NE PLUS POUVOIR LE LÂCHER !



RÉSUMÉ :


D'abord, c'est une silhouette, un soir, dans la rue... Un face-à-face avec la mort. Ensuite, c'est une présence. Le jour : à tous les carrefours. La nuit : à ton chevet. Impossible à saisir, à expliquer, à prouver. Bientôt, une obsession. Qui ruine ta carrière, te sépare de tes amis, de ton amant. Te rend folle. Et seule. Juste une ombre. Qui s'étend sur ta vie et s'en empare à jamais. Tu lui appartiens, il est déjà trop tard...





LE LIVRE :


Le résumé est mystérieux et m’a donné envie. L’œuvre va pourtant beaucoup plus loin, explorant l’aspect psychologique avec brio. L’Ombre, quant à elle, est magistralement bien gérée.

Le livre en lui-même propose une couverture simple (propre à ce genre littéraire), mais reflète toutefois bien l’angoisse de Chloé. La version Pocket, que je détiens, est malheureusement moins parlante (elle aurait été insuffisante pour que je m’y intéresse, mais, encore une fois, cela est le sort des livres de poche).



L’HISTOIRE :


Nous découvrons un prologue à la première personne, puis le chapitre 1 à la troisième personne. L’auteure est joueuse ; ça promet !


L’histoire se déroule en France. Pourtant, j’ai eu plusieurs fois l’impression d’être aux USA, notamment avec la description de l’entreprise et le nom de certains personnages (consonance parfois plutôt anglo-saxonne).


Au fil des premières pages, nous faisons la connaissance de Chloé, une femme hautaine, trop sûre d’elle, même détestable. Ce côté-là ne s’arrange pas avec le temps (au point de prier le psychopathe pour qu’il la supprime fissa XD). Cela dit, ce sale caractère est voulu, il colle très bien aux besoins narratifs, en particulier pour la conclusion.


Les personnages, sans être vraiment attachants, sont tous très réussis.

Celui qui s’est particulièrement bien dénoté, et que j’ai très apprécié, c’est le commandant Gomez. En plus de sa psychologie, son franc-parler, ses malheurs, sa vision des choses et j’en passe, il apporte également une touche masculine indispensable (nous partageons beaucoup de moments avec Chloé, et pour un lecteur homme, ce n’est pas toujours évident de s’identifier ou de se plaire à long terme dans ce contexte féminin). Ces deux personnages, au caractère bien trempé, permettent aux lecteurs de lire l’histoire sans se sentir cloîtré dans un genre unique.

La rencontre entre les personnages, surtout entre les deux susmentionnés, était savoureuse.

Enfin, l’enquête s’ouvre, des liens se tissent, le ton monte, jusqu’à devenir si prenant que l’histoire ne me sortait plus de la tête ; j’avais l’envie, si ce n’était le besoin, de connaître non pas forcément le dénouement, mais la suite ! Chapitre après chapitre, le stress et l’intrigue s’intensifient ; belle maîtrise de la part de l’autrice !


Certains chapitres traînent néanmoins un peu en longueur, mais ce n’est pas une si mauvaise chose, cela permet de souffler un peu, de s’imprégner de la vie routinière des perso, pour ensuite mieux partager leurs problèmes et angoisses.

Un chapitre m’a beaucoup plu, un passage avec l’Ombre, mais je me tairai pour ne pas trop vous en divulguer. Je peux cependant parler du 11e, plus ou moins le début finalement (sur 62 chapitres). Celui-ci m’a si ému que je me permets une citation : « Le lit est vraiment trop étroit. Ils n’ont pas encore songé à fabriquer des lits médicalisés en 140. Comme si la maladie interdisait l’amour ».


Les derniers chapitres ont été de véritables délices à lire. La tournure a du sens, la victime est métamorphosée, même la narration change ; initiative innovante que j’ai beaucoup apprécié.

Quant à la fin… juste parfaite ! J’espérais quelque chose d’un peu spécial, du moins pas banal, et je n’ai pas été déçu. Elle restera dans les annales ! (Même s’il faut être sadique pour l’aimer lol)

En ce qui concerne l’épilogue, je n’écrirai qu’un mot : wow !



LA PLUME :


La faiblesse réside en ce point. Si l’histoire est géniale, l’intrigue maîtrisée, les personnages réussis, le rythme parfait, il en est autrement pour la plume…

Il est vrai que je suis habitué à lire de la fantasy ; cet univers laisse libre court à l’imagination et les auteurs de ce genre ont souvent une âme poétique. Sachant cela, j’ai essayé de bien dissocier ces deux genres littéraires.

Malgré tout, je n’ai pas pu m’empêcher de juger le style comme basique. Il est efficace, là n’est pas le problème, mais simple…

Le charme opère sur la qualité du scénario et la partie psychologique, pas sur l’écriture en elle-même, qui m’a parfois fait penser à des notes. Attention, la lecture reste fluide et bonne ! Mais certaines phrases sont courtes ; si c’est adaptée pour l’action directe, cela fait tout de même un peu robotique…

Le prix Polar se justifie, selon moi, pour l’intensité du texte et l’originalité de la fin, pas véritablement pour la plume (je connais des auteurs peu connus, en autoédition, qui écrivent bien mieux !). Regrettable, même si peu critiquable, car ceci retire la note maximale que je réservais. Je suis comme ça ; une histoire simple joliment racontée résonnera plus en moi qu’une histoire superbement orchestrée mais narrée trop simplement… (Que ce soit clair, Karine Giebel n’est quand même pas une amatrice, elle n’est pas mauvaise, loin de là !).



LES - :


- Forcément, un peu la plume, comme je viens de l’énoncer.

Les transitions d’une phrase à l’autre sont quelques fois « écourtées ». Même dans un thriller, on ne devrait pas lire comme s’il s’agissait presque d’un script, ni ressentir les émotions uniquement via les moments de panique et l’intrigue, mais également grâce à la tournure des phrases. L’autrice y parvient parfois, mais trop rarement à mon goût.

En bref, ce côté « notes » m’a gêné. (Exemple : « Il a promis à Laval, tient toujours ces promesses ».)


- Le décor / l’environnement est plutôt mal planté, du moins peu décrit ; j’ai eu du mal à visualiser les scènes, sauf en les imaginant presque entièrement…



LES + :


+ L’état physique et, surtout, l’état mental de Cloé sont captivants. Si elle est souvent détestable, on reste curieux de savoir ce qu’il lui arrive et ce qui va lui arriver, tant par des éléments extérieurs qu’en son être intérieur.


+ Cloé et Alexandre. Un passé tragique et surprenant (très bien emmené au passage) a été attribué à Mademoiselle Beauchamp. Quant au commandant Gomez, c’est son quotidien qui est dramatique. Nous sommes dans la compassion. J’ai vraiment eu la sensation de vivre leur existence à leurs côtés, voire à travers leurs yeux et leur cœur.


+ Même si les « rapports de force » en couple m’ont vraiment fatigué dans ma vie, j’ai quand même souris à certains échanges entre Cloé et ses conjoints (précision : ça débute avec quelqu’un et se poursuit avec un autre, pas en même temps ; si Cloé a des défauts, elle est au moins fidèle lol).

Les paroles du policier m’ont carrément fait marrer.

En bref, les personnages respectent leur rôle et traits de caractère, et les échanges entre eux sont très bons, que ce soit au domicile, au travail, dans la rue, durant les enquêtes…



AVIS GÉNÉRAL :


Un chef-d’œuvre !

Mille mercis à la personne qui m’a conseillé ce livre !

Si la note n’est pas maximale, c’est uniquement à cause du style d’écriture, qui reste bon mais qui aurait pu être un peu enjolivé, notamment avec certaines reprises de phrases.

Le vocabulaire est correct, l’histoire très prenante, les intrigues intenses… Tout le reste est parfait ou tout comme !

J’ai dévoré ce livre, certes pas très souvent à cause du peu de temps dont je dispose, mais j’ai savouré chaque instant.

Quant à sa conclusion, j’en ai eu des frissons ! Le prix Polar est vraiment mérité.



NOTE :

9 / 10

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