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blackwings8

~ LE DERNIER LIVRE, de François Durpaire (auteur) et Brice Bingono (dessinateur) – éditions Glénat ~

Dernière mise à jour : 18 janv. 2022


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Futuriste et actuel à la fois ; une hymne à la réflexion et à la sagesse !


En tant qu’auteur de littérature et lecteur de bandes-dessinées, j’ai tout de suite été séduit par cette BD (voir le résumé à la fin de l’avis).


La couverture, aux jolies teintes bleues, reflète l’avenir, le mystère et un brin de nostalgie.




Début de lecture :


Nous découvrons à la première page un jeune homme qui lit, sa compagne dans les bras.

Soudain, un groupe d’intervention fait irruption, maltraite l’individu en question et dérobe l’ouvrage en stipulant que cela est interdit. D’entrée de jeu, cela annonce la couleur : non pas la violence physique mais l’horreur de l’avenir.


Retour en arrière, huit ans auparavant, lors de l’élection d’un nouveau président des États-Unis, qui parle de pandémie… Puis, nous participons à la mise en place d’un nouvel ordre, gouverné par le numérique.

On réalise très vite que l’actualité tient une place majeure, de même que l’Histoire et les dénonciations (sociétés, consommations, leaders…).


De nouvelles technologies voient le jour ; « Contrôler le savoir, c’est contrôler le pouvoir ».

Quelques livres papiers (tant qu’ils sont jugés adéquats) sont numérisés, mais la majorité devra être oubliée. Nous comprenons que beaucoup d’œuvres vont disparaître, de même que l’écriture, un geste millénaire, oublié en quelques années…

Née ensuite la Commission de Surveillance et de Contrôle des Publications. Cela me rappelle les Comics Code Authority chez Marvel, en 1954, ou la censure des bandes-dessinées, mais en pire et plus étendu !


Tout passe par un réseau contrôlé, les écoles ferment, les bibliothèques sont vidées… Cela engendre un changement d’éducation (beaucoup moins humain), des manifestations, encore plus de chômage… L’information a remplacé la relation et le monde connu s’écroule !

Résultats : des lunettes numériques (écran) sur les yeux, un masque connecté sur la bouche, des drones qui surveillent les gens qui ne respectent pas le couvre-feu, et j’en passe. Pas si fictif que ça, finalement...


Parmi tout ça, des enfants disparaissent. Commence alors l’histoire.



Mes ressentis :


J’avoue que je commençais à craindre une lecture bien trop rapide. Les pages se tournent vite, on dirait un gros résumé, j’angoissais… Et pourtant !


J’ai été surpris par l’histoire ; je ne m’attendais pas à ça, et tant mieux.


Des idées originales, on apprend de choses sur les livres, un nouveau système intéressant, les dessins sont beaux (surtout les paysages)…


Nous avons là un très bel hommage aux livres et une BD qui prône la liberté d’expression et d’interprétation.


Effectivement, on en arrive vite au bout, mais « il ne faut pas confondre le savoir et l’accumulation des savoirs » ; ce qui compte ici, c’est l’idée qui s’en dégage.


De bien belles citations nous sont proposées, et la fin nous offre une merveilleuse sagesse.


Malgré un contexte désastreux, l’avenir paraît finalement moins sombre qu’au départ ; ce thriller d’anticipation offre une lueur d’espoir très appréciable, surtout par les temps qui courent.


Note : 8,5 / 10.




Résumé :


Paris, 2050. Une pandémie mondiale a conduit à la fermeture des librairies, des écoles et des bibliothèques. Les géants de l’industrie numérique ont digitalisé le savoir. Avec la complicité des dirigeants politiques qui ont compris les enjeux de pouvoirs liés aux nouvelles technologies, ils ont mis fin à la production du papier avant de l’interdire. Les informations nous parviennent sur les écrans ou s’implantent instantanément sur nos rétines et l’école se fait à la maison en compagnie d’androïdes programmés conformément aux principes de cette nouvelle société. Mais au cœur de ce monde lisse et aseptisé, un mystère éclot. De nombreux enfants disparaissent sans laisser aucune trace. Derrière ces enlèvements : un groupe de résistants qui entend redonner à la prochaine génération la curiosité et l’esprit critique que la société leur a retirés. Mais leur plan est découvert. La bibliothèque clandestine où ils se cachaient est brûlée et les livres qu’elle contenait également… Un groupe d’enfants parvient à s’échapper du massacre. Ensemble, ils se donnent une mission : écrire un nouveau « premier livre ».


Thriller d’anticipation réaliste, Le Dernier livre s’apparente à une lettre d’amour au support papier et offre, en parallèle de son enquête, une réflexion sur l’histoire du livre. Soutenu par les ambiances sombres et soignées de Brice Bingono, François Durpaire construit un ouvrage pertinent qui pousse à s’interroger sur le rôle essentiel de la littérature dans la construction de l’humanité.

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