Résumé :
« Le 23 du second mois, un serviteur noir vint des pays chrétiens. Il semblait avoir 26 ou 27 ans, son corps tout entier était noir comme celui d’un bœuf. Il était solide et avait de la présence. De plus, sa force était supérieure à celle de dix hommes réunis ».
Nobunaga Oda, mémoires, 1579.
Nobunaga, premier unificateur du Japon, et Yasuke, l’esclave, n’avaient guère de probabilité de se rencontrer et encore moins de s’apprécier. Pourtant, le daimyo (seigneur local) rachète Yasuke à son jeune maître jésuite pour en faire son divertissement, puis son garde du corps, et enfin un homme de confiance. Jusqu’à se lier d’amitié avec celui que la populace surnomme Kurusan, c’est-à-dire « Monsieur Noir ».
Le reste appartient à l’Histoire… Ou à la légende !
Citations :
« Les Japonais préfèrent les choses simples. Nous sommes comme notre climat, chaud ou froid. La tiédeur est considérée comme une faiblesse ».
« La bizarrerie me rappelle que la vie est absurde. Elle n’a de sens que celui que l’on veut lui donner. »
« La vie est une bougie dans le vent. Le mujo (principe d’impermanence) est la règle. »
Les + :
- Des dessins magnifiques, les visages bien gérés avec un petit style « ancien » très léger qui colle bien avec la représentation des Japonais de cette époque, et l’environnement très travaillé, j’ai bien été imprégné.
- Le côté historique ajoute indéniablement de la profondeur, de l’intérêt. Les combats, les guerres, les tortures, mais aussi les paysages, les tenues, les traditions, les valeurs… Tant de choses captivantes !
- Des paroles percutantes, parfois pleines de sagesse.
Les - :
- Les dialogues ne sont pas écrits dans des bulles mais des rectangles, ce qui m’a quelques fois perturbé, me confondant avec la narration…
- Je pensais que la gaijin (étranger) serait plus effacé que ça ; je le trouve trop sûr de lui et il s’adapte trop vite, cela compromet l’identification et l’attachement. D’ailleurs, je ne me suis attaché à aucun personnage, ce qui est navrant pour un récit… Peut-être m’attendais-je trop à une réplique du « Dernier Samouraï » ?
- Même si je suis un peu familiarisé avec le monde féodal japonais, tous ces noms, ces clans, ces endroits m’ont donné du fil à retordre pour m’y retrouver. Si les dessins m’ont absorbé, le scénario m’a assez déstabilisé sur ce point. J’ai trouvé que l’histoire se déroule trop vite, heureusement le tome 2 améliore plutôt bien ce défaut.
Conclusion :
Adorant le Japon féodal, mais ayant une mauvaise mémoire et détestant être submergé par des noms, des dates et des conflits complexes, je me suis un peu perdu dans ce vaste monde, que le premier tome survole trop rapidement à mon goût. Toutefois, l’originalité m’a interpellé, l’histoire intriguée, et le côté en partie réel séduit.
Je pense que le tome 1 sert de prélude, de mise en bouche, de voir rapidement « l’ascension » de Kurusan. Le tome 2 contient plus d’actions et je suis beaucoup plus rentré dedans.
J’ai pris du plaisir à suivre les aventures de Yusuf, un Africain réduit à l’esclavage, éduqué comme un animal sauvage, emmené partout dans le monde, pour se retrouver aux ordres d’un jésuite italien qui le nomme Joseph, envers qui il a appris le respect, pour finalement être vendu à un puissant japonais, se faisant alors appelé Yusuke par ce dernier et Kurusan par le peuple (littéralement « Monsieur Noir »). Et on le voit évoluer, par son expérience, par son quotidien, par les bonheurs et coups bas de la vie, dans un monde violent mais où chaque geste à un sens, où le perfectionnement est une recherche, où le code d’honneur pour les bushi (guerriers) est ce qu’il y a de plus important.
Sans être fan de cette œuvre, je la trouve agréable et intéressante, ce qui fait que j’achèterai le tome 3 pour en savoir plus ^^
Note :
6,5 / 10
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